L’homme est un animal social affirmait Aristote. Pourtant, beaucoup d’entre nous sont paniqués à la simple idée de passer un appel téléphonique ou de parler en public, ou même de faire un diner avec beaucoup de personnes. D’où viennent ces peurs ? Comment les expliquer ? Comment les vaincre ?

L’anxiété sociale, aussi appelée phobie sociale, peut gâcher la vie de ceux qui en souffrent. Contrairement à beaucoup d’autres phobies, il est souvent difficile d’éviter les situations sociales. La vie oblige donc ceux qui souffrent de phobie sociale à être presque constamment confrontés à leur peur. Vaincre l’anxiété sociale devient alors essentiel pour mener à bien sa vie et être heureux en société.

Anxiété sociale : comment guérir de sa phobie ?

Anxiété sociale : définition

Le trouble d’anxiété sociale ou phobie sociale est un trouble anxieux caractérisé par la peur excessive des situations sociales. Ce trouble se retrouve surtout chez les personnes manquant de confiance en soi et d’estime de soi. Environ 7% de la population souffrirait de ce trouble. Habituellement, on distingue les situations sociales en deux catégories : les situations d’interactions sociales et les situations de performance.

Les situations d’interactions sociales regroupent tous les moments durant lesquels nous devons interagir avec d’autres personnes (plus ou moins proches de nous). Les situations de performances renvoient, elles, à toutes les situations durant lesquelles on doit s’adresser à un public, exposer notre travail à un auditoire ou produire un travail pour un autre que nous-même.

La crainte et l’anticipation négative du jugement d’autrui, du ridicule, des moqueries, de l’embarras, de l’humiliation, ou encore du rejet peuvent conduire les personnes souffrant du trouble d’anxiété sociale à éviter de nombreuses situations sociales. Quand l’évitement des situations sociales devient la norme, on parle du trouble de la personnalité évitante.

L’anxiété sociale c’est :

  • La peur des situations d’interactions sociales : manger en public, participer à une discussion, etc.
  • La peur des situations de performance : parler en public, faire un discours, etc.

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Anxiété sociale, timidité, agoraphobie, burn out social : quelles différences ?

Anxiété sociale, timidité, agoraphobie, burn out social : ces termes font tous référence à notre capacité à faire face ou non aux situations sociales. Mais, ils recouvrent des réalités bien différentes.

    • Timidité et anxiété sociale

L’anxiété sociale est un terme général qui englobe 3 réactions différentes face aux situations sociales : la timidité, le trouble d’anxiété sociale et le trouble de la personnalité évitante. Ce qui distingue ces 3 réactions est l’intensité émotionnelle ressentie ainsi que la présence ou non de comportements d’évitement et d’anticipations anxieuses.

La timidité est “un état de crainte, de manque d’assurance ou un sentiment d’insécurité”. C’est donc en partie l’intensité de l’anxiété ressentie qui distingue la timidité de l’anxiété sociale. Le trouble de l’anxiété sociale peut donc être considéré comme une timidité excessive, associée à des anticipations anxieuses et qui impacte fortement la qualité de vie de la personne qui la subit. À l’inverse, la timidité, bien que handicapante, impacte plus modérément la vie de la personne timide. Une personne timide est discrète, réservée et manque d’assurance mais n’est pas sujette à des anticipations anxieuses négatives ni à des comportements d’évitement.

Le trouble de la personnalité est le niveau le plus élevé d’anxiété sociale. Ce trouble se caractérise par l’évitement des situations sociales et de toute interaction sociale. La personne ressent un niveau d’anxiété tel qu’elle préfère éviter les situations considérées comme à risque. Comme pour le trouble d’anxiété sociale, le trouble de la personnalité évitante est intimement lié à la peur du rejet, de la critique, de l’humiliation, etc. et survient surtout chez les personnes manquant de confiance en soi et d’estime de soi.

    • Agoraphobie et anxiété sociale

Allez au concert de votre artiste préféré vous semble impossible ? Faire les courses dans l’épicerie proche de chez vous est une épreuve ? Vous avez peur des foules, peur de vous retrouver coincé dans un endroit clos ou bloqué au sein d’un espace bondé ? Vous souffrez peut-être d’agoraphobie.

L’agoraphobie est souvent définie comme la peur des foules et des lieux publics. Mais, cette phobie est plus bien plus complexe : un agoraphobe redoute toute situation ou espace dans lequel il serait difficile de s’échapper ou d’être secouru. Cette peur des autres, des foules et des espaces publics qui caractérise les agoraphobes est donc très liée à un besoin permanent de sécurité et de liberté.

Souvent, l’agoraphobie s’accompagne d’un trouble panique. L’anxiété ressentie dans certaines situations devient telle qu’elle prend la forme d’attaques de panique, de crises d’angoisse. Il devient alors préférable d’éviter les situations à risque, c’est-à-dire toutes les situations dans lesquelles on pourrait se retrouver coincé. Dans le cas de l’agoraphobie, l’évitement de certains lieux et de certaines situations permet de limiter la peur et la panique. Dans le cas du trouble de l’anxiété sociale, l’évitement permet également de limiter toute émotion négative mais aussi d’échapper au jugement et à l’évaluation d’autrui.

Il est possible d’être à la fois agoraphobe et de souffrir d’anxiété sociale mais ces deux troubles peuvent également exister indépendamment.

    • Burn out social et anxiété sociale

La notion de burn out est utilisée pour faire référence à une situation d’épuisement professionnel. Le burn out correspond à un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».

Il peut être utilisé en analogie pour décrire un épuisement social. Le burn out social correspondrait alors à une fatigue intense liée à la trop forte récurrence de nos interactions sociales. Néanmoins, le terme “burn out social” n’est pas un terme médical et est donc à utiliser avec précaution. De même que pour le burn out au travail, il n’existe pas de critères de diagnostic précisément défini pour le burn out social, qui n’est pas considéré comme une maladie en tant que telle. Il est donc très difficile de diagnostiquer un burn out en général.

De ce fait, la Haute Autorité de Santé a publié des recommandations pour aider les médecins à “diagnostiquer le burn out, le prendre en charge de façon adaptée et accompagner le retour au travail”.

Les symptômes du burn out sont très différents d’un individu à un autre. Les signaux avant-coureurs du burn out peuvent être d’ordre émotionnel, cognitif, motivationnel, comportemental, interpersonnel et même physique. Souvent, ces symptômes sont exactement les mêmes que ceux d’autres troubles physiques ou psychiques.

Si vous pensez ressentir une fatigue extrême liée à vos interactions et relations sociales, préférez toujours consulter un professionnel. Celui-ci pourra vous aider à écarter l’éventualité d’autres maladies ou troubles : dépression, anxiété sociale, etc. et vous guider vers la prise en charge la plus adaptée pour vous.

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Anxiété sociale : les symptômes

Les symptômes physiques de l’anxiété sociale sont nombreux et très variables selon les individus. L’intensité de ces symptômes varient également beaucoup allant du simple rougissement à l’attaque de panique.

La particularité de l’anxiété sociale est que les symptômes alimentent le trouble. Souffrir d’anxiété sociale c’est aussi avoir peur que ses symptômes ou que son malaise se remarquent et de devenir ainsi la cible du jugement et des moqueries des autres.

Les personnes souffrant de phobie sociale peuvent donc se retrouver coincées dans un cercle vicieux. Prenons l’exemple de la prise de parole en public : la peur d’être jugé lors d’une prise de parole en public peut générer un rougissement. En retour, ce même rougissement peut accentuer la peur d’être jugé et donc amplifier l’anxiété ressentie.

Les symptômes de l’anxiété sociale :

  • accélération du rythme cardiaque
  • transpiration excessive
  • tensions musculaires
  • douleur à la poitrine
  • attaque de panique
  • maux de ventre
  • tremblements
  • rougissement
  • maux de tête
  • gorge sèche
  • bégaiement
  • palpitations
  • confusion

Est-ce que je souffre d’anxiété sociale ?

Manger en public ou passer un appel téléphonique ne vous fait pas peur mais il est impossible pour vous de participer lors de la réunion hebdomadaire tenue par votre supérieur ? Il est souvent difficile de distinguer la simple timidité du trouble de l’anxiété sociale.

Aussi, le trouble de l’anxiété social peut être limité ou généralisé. Certaines personnes ne ressentiront de l’anxiété que face à certaines situations tandis que d’autres seront paralysées par la moindre interaction.

Comment reconnaître l’anxiété sociale ?

    • 1. Observez vos sensations

Que ressentez-vous lors d’interactions sociales ? Quelles sont vos réactions physiques lorsque vous devez prendre la parole devant un groupe ? Est-ce que vous bégayez, devenez rouge comme une tomate ou avez des sueurs froides ?

Tous les symptômes qui peuvent apparaître lors de situations sociales sont des indicateurs d’une possible anxiété sociale. Le rougissement est, par exemple, une manifestation physique très courante du trouble de l’anxiété sociale et peut donc être un indice. La transpiration étant une réaction physique immédiate du corps face à l’anxiété et au stress est aussi un bon critère pour identifier l’anxiété sociale.
Finalement, toutes vos sensations physiques sont des repères pour vous aider à déterminer si vous souffrez ou non d’anxiété sociale.

    • 2. Identifiez vos pensées

À quoi pensez-vous lorsque vous êtes attablé autour de plusieurs personnes ? Qu’est-ce que vous vous dites avant de sortir de chez vous ?

Le trouble de l’anxiété sociale est caractérisé par des anticipations anxieuses négatives et peut aussi s’accompagner de troubles de l’attention.

Qu’est-ce qu’une anticipation anxieuse ? Il s’agit d’une pensée négative marquée par la crainte, l’appréhension d’événements futurs et la peur de l’avenir. On imagine toujours le pire. Souvent, on imagine des événements et des situations qui, en finalité, ne se réalisent jamais. Cette pensée est obnubilante et s’exprime de façon indépendante de notre volonté. Les anticipations anxieuses peuvent être le signe d’une anxiété généralisée. Néanmoins, si vous imaginez des scénarios catastrophes uniquement dans le cas de situations sociales alors elles sont davantage le signe d’une anxiété sociale.

Être victime d’anticipations sociales anxieuses c’est ressentir de l’anxiété deux fois : une première fois lorsque l’on se projette dans l’avenir en imaginant le déroulé de la situation et une seconde fois lorsque la situation se réalise effectivement. Essayez au maximum d’être alerte sur les pensées qui inhibent votre cerveau avant toute interaction sociale. Qu’est-ce que vous vous dites avant de rencontrer de nouvelles personnes ? Quelles sont vos pensées avant un entretien d’embauche ? Imaginez-vous nécessairement le pire ? Toutes ces pensées peuvent être les signes d’une anxiété sociale.

Les troubles de l’attention sont également l’un des symptômes du trouble de l’anxiété généralisé. Souvent centrées sur elles-mêmes et concentrées sur leurs comportements et sur leurs paroles, les personnes souffrant d’anxiété sociale peuvent avoir des difficultés à être attentives à ce qu’il se passe autour d’elles. Effectivement, c’est la peur constante du jugement des autres qui oblige les personnes souffrant d’anxiété sociale à se concentrer sur ce qu’elles dégagent et ce qu’elles sont. Si vous avez l’impression de ne pas réussir à participer pleinement à la conversation autour de vous, que vous avez des pertes de mémoires légères ou que vous avez du mal à être attentif et concentré, alors il se peut que l’explication soit à trouver dans l’anxiété sociale.

3 étapes pour savoir si vous souffrez d’anxiété sociale :

  • 1. Observez vos sensations
  • 2. Identifiez vos pensées
  • 3. Analysez vos comportements

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    • 3. Analysez vos comportements

L’anxiété sociale s’accompagne très souvent d’un comportement d’évitement des situations sociales. Les personnes sujettes à l’anxiété sociale vont pratiquer cet évitement pour échapper aux émotions négatives que sont l’anxiété et la peur et pour écarter toute possibilité de jugement de la part d’autrui.

Si vous avez tendance à éviter certaines situations, à ne pas répondre aux appels téléphoniques et à privilégier le contact par mail ou encore à décliner toutes les sorties que l’on vous propose alors demandez vous pourquoi. Ces comportements sont-ils des comportements d’évitement ?

Finalement, la diminution de vos contacts sociaux peut être une clé pour déterminer si vous êtes simplement timide ou si vous souffrez du trouble de l’anxiété sociale.

Pourquoi est-ce que je souffre d’anxiété sociale ?

Les causes de l’anxiété sociale sont nombreuses et très variables selon les individus. Souvent, on n’identifie pas une origine unique au trouble de l’anxiété sociale. Il s’agit plutôt d’un trouble dont les racines sont multifactorielles.

Néanmoins, Frédéric Fanget dans Le Journal des psychologues distingue 4 grands facteurs à l’anxiété sociale : la prédisposition aux tendances anxieuses, l’éducation, les traumatismes du passé et la culture.

    • Une prédisposition aux tendances anxieuses

L’anxiété sociale serait pour partie héréditaire. En 1992, Kendler a mené une étude sur des jumelles monozygotes et dizygotes et a mis en évidence le caractère héréditaire de l’anxiété sociale. En 1998, Stein évaluait le risque de transmission d’une phobie sociale des parents aux enfants à 26,4%.

    • Une éducation “peu affirmée”

L’éducation a également une grande place à jouer dans le développement de l’anxiété sociale.

Un contexte familial peu propice aux relations sociales et aux interactions sociales, un jugement parental négatif, un manque de communication et d’affection ou au contraire la surprotection sont autant de facteurs qui peuvent favoriser le développement de l’anxiété sociale.

Anxiété : quelles solutions ?

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    • Un passé traumatique

Les risques de développer un trouble de l’anxiété sociale sont d’autant plus élevés si on a vécu, dans le passé, des expériences sociales traumatisantes.
Nos comportements d’aujourd’hui peuvent donc être des mécanismes de protection en réponse à la peur de revivre l’événement passé traumatisant.

    • Un facteur culturel

Enfin, la culture peut être une cause explicative de l’anxiété sociale. Certaines cultures, telle que la culture japonaise, valorise davantage la réserve et l’inhibition. Au Japon par exemple, le “Taijin-Kyofu-sho” désigne la “crainte d’offenser autrui en raison d’un comportement inapproprié”.

Comment guérir de l’anxiété sociale ?

Vaincre son anxiété sociale demande une certaine implication personnelle. Les thérapies cognitives et comportementales sont souvent privilégiées pour mettre fin à l’anxiété sociale.

    • Soulager l’anxiété par la thérapie cognitive et comportementale

Ces thérapies visent à modifier nos comportements en influant sur 3 dimensions : les émotions, les pensées ou les croyances et les comportements. Dans le cadre d’un travail autour du trouble de l’anxiété sociale, la TCC permet au patient de comprendre et d’identifier ses émotions, de remettre en question ses croyances en proposant des pensées alternatives et de modifier ses comportements par une exposition répétée et dans des contextes différents aux situations considérées comme à risque et pouvant générer de l’anxiété.

    • Soulager l’anxiété au quotidien

Néanmoins, certaines petites habitudes du quotidien peuvent également vous permettre de soulager votre anxiété.

Se familiariser avec des techniques de relaxation et de respiration peut être une solution pour limiter votre niveau de stress et d’anxiété. L’hypnose, la sophrologie, la cohérence cardiaque ou encore le yoga favorisent la détente et peuvent vous aider à faire face à certaines situations.

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Sources

Haute Autorité de Santé

Frédéric Fanget, “De l’inhibition sociale à l’anxiété sociale”, Le Journal des psychologues, 2007

W B Schaufeli et E R Greenglass, Introduction to special issue on burnout and health, Psychol Health, 2011

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